LATIN DICTIONNAIRE - Dictionnaire des auteurs latins et chiffres - Varron
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Varron
(✶116 a.C.   †27 a.C.)

Varron (Marcus Terentius Varro), écrivain et savant romain de rang équestre, né à Reate (auj. Rieti), en Sabine, en 116 et mort en 27 av. J.-C.

Il fut l'élève d'Accius et des grammairiens Aelius Stilo et Tyrannion. Leur influence apparaît dans les œuvres philologiques de Varron.

De 76 à 72 av. J.-C., il participe comme légat et proquesteur à la campagne menée en Espagne par Pompée contre Sertorius. Il en profite pour faire des observations sur les pratiques d'agriculture et d'élevage, dont on retrouve la trace dans le De re rustica. En 70, il est tribun de la plèbe. En 67, il est de nouveau aux côtés de Pompée dans la guerre contre les pirates, menée en vertu de la lex Gabinia; il se voit confier la surveillance d'un secteur allant de la Sicile vers Délos. Il parvint au rang de préteur.

En 49 av. J.-C., pendant les guerres civiles romaines, il est légat de Pompée en Hispanie ultérieure, contre Jules César. Cette province et ses légions se ralliant à César, Varron capitule et se rend à ce dernier. En 47, Marc Antoine s'installe dans sa villa de campagne à Casinum dans le Latium, et selon Cicéron, y mènerait les pires orgies.

Ayant obtenu le pardon de César, il se rallie à lui et devient responsable de l'organisation des premières bibliothèques publiques de Rome. Après la mort de César, Octave doit le racheter puisque Marc Antoine l'avait déclaré hors-la-loi. Il abandonne alors totalement la carrière politique pour se consacrer au savoir et à l'écriture.

Œuvres

Il est l'auteur de près de 600 volumes, mais seule une cinquantaine nous est parvenue en plusieurs fragments, alors que la seule œuvre complète est le De re rustica. Cette œuvre est considérée comme une importante contribution au développement des encyclopédies, en raison de l'idée très claire que Varron se faisait de l'organisation du savoir. Ainsi, les Disciplinarum consacraient chaque livre à un sujet distinct, en l'occurrence les sept arts libéraux. Son Antiquitatum rerum consacrait les 25 premiers livres aux affaires humaines et les 16 suivants aux divinités. Cet érudit est réputé avoir fixé le premier de façon intangible la date de la création de Rome à l'an 753 av.J.-C., référence employée officiellement par l'administration romaine après lui.

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  • Le De re rustica libri III: Économie rurale est un traité d'agriculture en trois volumes, dont nous avons conservé la totalité; ce sont trois livres adressés à sa femme Fundania: l'art du cultivateur, les troupeaux, l'économie rurale;
  • De lingua latina en 25 livres: De la langue latine fut longtemps une référence pour les grammairiens latins et nous en avons conservé le quart;
  • les Satires Ménippées: poèmes satiriques, dont seuls quelques fragments nous sont parvenus;
  • Les Epistulae («Lettres») et les Epistolicae quaestiones («Questions épistolaires») [éd. Bipont, éd. Wolff] ne sont connues que fragmentairement.

Ouvrages perdus dont il ne reste que des fragments :


  • Saturarum Menippearum libri CL, satires imitées du philosophe cynique Ménippe de Sinope, en 150 livres, dont 90 nous sont disponibles, et quelque 600 fragments;
  • Antiquitatum rerum humanarum et divinarum libri XLI (ou encore Antiquitates rerum humanarum et divinarum, «Des choses humaines et divines antiques», en 41 livres): ouvrage de nature encyclopédique dont certaines parties servirent de référence aux pères de l'Église chrétienne en matière de religion romaine païenne;
  • Logistoricon libri LXXVI;
  • Hebdomades vel de imaginibus;
  • Disciplinarum libri IX: ouvrage consacré aux sept arts libéraux.

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Bibliographie

Œuvres traduites en français


  • Économie rurale, trad. J. Heurgon et Ch. Guiraud, Paris, Les Belles Lettres, coll. des Universités de France, 3 t. (LXXXV-277 p., 1978; XVII-172 p., 1985; XXXIII-176 p., 1997), 2° éd. 2003
  • La Langue latine, trad. P. Flobert, Paris, Les Belles Lettres, coll. des Universités de France. T. II: livre VI, XLI-228 p., 1985, 2e éd. 2004
  • Satires Ménippées, éd., trad. et commentaire par Jean-Pierre Cèbe (Collection de l'École française de Rome, 9/1 à 13), Rome, École française de Rome; Paris, diffusion De Boccard, 13 vol., 1972-1999.

Études sur Varron


  • Gaston Boissier, Étude sur la vie et les ouvrages de M. T. Varron, Paris, Hachette, 1861.
  • Jean Collart, Varron, grammairien latin ( «Publications de la faculté des lettres de l'université de Strasbourg», 121), Paris, 1954, 377 p.
  • (it) Francesco Della Corte(it), Varrone, il terzo gran lume romano, Gênes, 1954; 2e éd., Florence, 1970.
  • Jean Pépin, «La «théologie tripartite» de Varron. Essai de reconstitution et recherche des sources», dans Mémorial Gustave Bardy [Revue des Études augustiniennes 2, 1956], t. II, p. 265‑294.
  • (en) Daniel J. Taylor, Declinatio: A Study of the Linguistic Theory of Marcus Terentius Varro (coll. «Studies in the History of the Language Sciences», 2), Amsterdam, John Benjamins, 1974, XV-131 p. (réimpr. 1988). (ISBN90-272-0893-X)
  • Lucienne Deschamps, Étude sur la langue de Varron dans les Satires Ménippées, 2 vol., Lille-Paris, 1976.
  • (it) F. Cavazza, Studio su Varrone etimologo e grammatico, Florence, 1981, 202 p.
  • Yves Lehmann, Varron théologien et philosophe romain, Bruxelles, Latomus, 1997, consultable sur Persée.
  • Aude Lehmann, Varron critique littéraire. Regards sur les poètes latins archaïques, Bruxelles, Latomus, 2002.

Source: Wikipédia, L'encyclopédie libre

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