Livre 2 SYNTAXE Chapitre I Accord du sujet et de l'attribut
267. On nomme sujet dans une proposition ce dont on affirme quelque chose, attribut ce que l'on dit sur le sujet. Le sujet est un nom substantif, un adjectif, ou un pronom qui tient la place du substantif, ou s'il n'est pas tel grammaticale tient, c'est-à-dire, si c'est un mot indéclinable, ou même une proposition, on considère cette proposition ou ce mot indéclinable comme un substantif neutre, et on le traite comme tel. L'attribut est, ou un verbe, ou le verbe auxiliaire esse, accompagné d'un substantif, d'un adjectif, ou d'un pronom adjectif. 268. Si l'attribut est un verbe, il s'accorde en nombre avec le sujet ; par exemple arbor viret, arbores virent. Si c'est l'auxiliaire esse, avec un adjectif, un participe ou un pronom, esse prend le nombre du sujet, et son adjectif en prend le nombre et le genre ; par exemple ille puer est modestus ; hæc prata sunt viridissima. Mais si le verbe esse est accompagné d'un substantif, ce substantif est indépendant du sujet pour le genre et pour le nombre ; par exemple captivi militum præda fuerant ; amicitia vinculum quoddam est hominem inter se. À moins que le substantif ne comporte deux formes, l'une pour le masculin et l'autre pour le féminin, comme rex, regina ; magister, magistra ; inventor, inventrix ; corruptor, corruptrix ; præceptor, præceptrix ; car dans ce cas, le substantif s'accorde en genre avec le sujet :; par exemple licentia rerum corruptrix est morum ; stilus optimus est dicendi effector ac magister. Enfin si le sujet du verbe est au neutre, le substantif de l'attribut se met au masculin ; par exemple tempus vitæ magister est. Quant aux noms épicènes, ils suivent le genre grammatical ; par exemple aquila volucrum regina, fida ministra Jovis. 269. Si les noms sont construits ensemble sans le verbe esse, ou sans le pronom relatif ; si, au lieu de dire : l'homme est bon ou l'homme qui est bon, on dit l'homme bon, l'adjectif, le participe ou le pronom s'accorde en genre, en nombre et en cas avec le substantif ; par exemple huic modesto puero credo ; hanc modestam virginem diligo. Lorsque deux substantifs sont ainsi rapprochés immédiatement, on nomme, dans le langage grammatical, apposition cette figure par laquelle l'un des deux mots est expliqué et défini par l'autre ; par exemple oppidum Pæstum ; arbor laurus ; Taurus mons ; Socrates vir sapientissimus. Le substantif d'apposition se met au même cas que celui qui doit être expliqué ; par exemple Socratem sapientissimum virum Athenienses interfecerunt.
|
Ën piemontèis |