GRAND DICTIONNAIRE LATIN OLIVETTI


294. Dans la prose commune, on répète en général la préposition qui est déjà dans le verbe, ou bien l'on en met une autre équivalente avec le cas qui lui appartient, c'est ce qui a lieu surtout avec les verbes composés de ad, con, in, comme : adhibeo, confero, congruo, conjungo, communico, comparo, imprimo, insum, inscribo, interest (il y a une différence entre) ; par exemple Studium adhibere ad disciplinas ; conferte, (comparate, contendite) hanc pacem cum illo bello ; hospitio et amicitia mecum conjunctus est ; consilia sua mecum communicavit ; hac vita nihil inest nisi miseria.
D'antres verbes intransitifs composés régissent le même cas que la préposition séparée, quand même celle-ci n'est pas répétée. Ce sont d'abord les verbes qui prennent ab, de, ex : abstinere, absistere, decedere, dejicere, depellere, egredi, evadere, exire. L'ablatif qu'ils régissent peut dépendre de d'idée de séparation qu'ils expriment. Ensuite les verbes intransitifs composés de prépositions qui gouvernent l'accusatif, comme circum, præter, trans, ainsi qu'une partie des verbes intransitifs composés de super, prennent l'accusatif, tels que : circumeo, circumsideo, circumsto, circumsisto, circumvenio, prætereo, prætergredior, præterfluo, prætervehor, prætervolo, transeo, traho, supervado, transvolo.
Les verbes qui signifient prévenir, devancer, et surpasser prennent également le datif et l'accusatif ; par exemple antecedere, anteire, antevenire, præcedere, præcurrere, prægredi, prævenire.
Enfin il y a encore un nombre assez considérable de verbes intransitifs, qui, par leur composition avec une préposition, ont reçu une signification transitive, et qui, non seulement se construisent avec un accusatif, mais qui sont encore employés au passif dans toutes les personnes, ce qui n'a pas lieu pour ceux que nous avons déjà mentionnés.
Ce sont les verbes : invado, j'attaque ; allatro, j'aboie contre ; alluo, je baigne ; ineo, j'entre ; obeo et oppeto mortem, j'affronte et je souffre la mort ; subeo periculum, onus, je prends sur moi etc. ; obsideo, j'assiège ; excedo, (dans la signification transitive) je transgresse (excedo fidem, modum) ; attendo aliquid, je fais attention à quelque chose (pour animum attendo ad aliquid) ; (il n'y a que les auteurs postérieurs à Auguste qui construisent ce dernier verbe avec le datif) adeo et convenio aliquem, je me rends auprès de quelqu'un, j'aborde quelqu'un pour lui parler.
Despero a une double construction : s'il est intransitif et qu'il signifie je désespère de quelque chose, il prend le datif : Desperare sibi, fortunis suis ou l'ablatif avec de, despero de republica ; s'il est transitif et qu'il signifie je renonce à, il se construit avec l'accusatif :
Simul atque candidatus accusationem meditatur, honorem desperasse videtur (Cic. pro Mur. 43)