GRAND DICTIONNAIRE LATIN OLIVETTI


352. Il faut ramener le subjonctif à la construction des propositions conditionnelles, quand il parait être indépendant. C'est à cause d'une condition possible sous-entendue, que l'on emploie le présent ou le parfait du subjonctif, pour exprimer une assertion ou une déclaration d'une manière adoucie ; par exemple Nemo istud tibi concedat. Forsitan aliquis dixerit. Quis dubitet ; velim (nolim, malim) sic extstimes ; forsitan temere fecerim.
Ces deux temps du subjonctif peuvent se remplacer avec un léger changement par les temps correspondants de l'indicatif ou par le futur. Le parfait d'un tel subjonctif qu'on nomme dans le langage grammatical conjunctivus potentialis a très souvent la signification du présent, sans qu'on pense à l'accomplissement de l'action. Quintilien 10, 1, 101 réunit les deux temps dans la même phrase :
At non historia cesserim Græcis, nec opponere Thucydidi Sallustium verear
Ubi socordiæ te atque ignaviæ tradideris, nequidquam deos implores : irati infestique sunt
(Sall. c. 52)
Hoc sine ulla dubitatione confirmaverim, eloquentiam rem esse omnium difficillima (Cic. Brut. 6).
L'imparfait du subjonctif des verbes dicere, putare, credere, à la 2ème personne du singulier et des verbes velle, nolle, malle, à toutes les personnes des deux nombres semble être employé d'une manière absolue, mais il dépend d'une condition sous-entendue, car il indique que l'un dirait ou que l'ou croirait une telle chose, si l'un ne savait pas qu'elle est fausse :
Mæstique, crederes victo, redeunt in castra (Liv. Il, 4. 2)
Quidquid erat Patrum, reos diceres (id. II. 35.)
Quo postquam venerunt, mirandum in modem, canes venaticos diceres, ita odorabantur omnia et pervestigabant, ut ubi quidque esset, aliqua ratione invenirent (Cic. Verr. IV, 13)
Discurrunt milites, et itineri sarcinas optant ; signum datum crederes, ut vera colligerent (Curt. VI, 2).
Il en est de même de l'imparfait du subjonctif de ceruere et de videre ; la condition sous-entendue est, si l'on était présent : Vix hoc erat plane imperatum, quum ilium spoliatum stipatumque lictoribus videres (CIC. Verr. IV, 10).
On emploie aussi l'imparfait du subjonctif de ces verbes, à la 3ème personne du singulier : Qui videret, equum Trojanum introductum, urbem captant diceret (CiC. Verr. IV, 23), celui qui le vit aurait pu dire que le cheval de Troie était entré, que la ville était prise.

353. Le subjonctif s'emploie aussi d'une manière absolue, pour exprimer la volonté. C'est pourquoi il peut à la 2ème et à la 3ème personne du présent (et en partie du parfait) remplacer un imperatif, mais il est aussi en usage à la 1ère personne des deux nombres dans les affirmations et à la 1ère personne du pluriel dans les invitations :